AJBS déclenche par la présente une sonnette d’alerte auprès de toutes les autorités Politico-Administratives, Militaires et paramilitaires, Sécuritaires ainsi que toutes les forces vives de la République y compris les partenaires, chacun en ce qui le concerne ; et cela bien évidement et très spécifiquement quant à la situation tendue qui oppose actuellement la Communauté Locale du Groupement Mondunga de village Ngalé basée dans le Secteur Ngombe-Doko, Territoire de Lisala, Province de la Mongala sur laquelle, la société chinoise COKIBAFODE dite Congo King procède à l’exploitation forestière industrielle dans les forêts appartenant coutumièrement à cette communauté.
Le nez de la crise entre les deux parties remonte principalement du non-respect des Clauses Sociales de cahier des charges selon la Communauté Locale de Mondunga, lequel cahier des charges a été signé entre la société Congo King et la population du dudit Groupement depuis 2021. Celle-ci cherchant à savoir la traçabilité de tous mouvements sur le décaissement des Fonds de Développement alloués pour les infrastructures socioéconomiques au profit des communautés locales en terme de l’exécution des Clauses Sociales de cahier des charges pour l’intérêt de la communauté, elle va solliciter une évaluation desdites Clauses en vue de tirer au claire sur l’exécution par Congo King des infrastructures communautaires de bases reprisent dans les Clauses Sociales et palper la réalité afin de concilier la théorie à la pratique, chose qui n’a pas a été favorable par la Société industrielle de Bois d’œuvre.
C’est ainsi qu’estimant être loupé par la Société de par leurs droits de jouissance reconnu, la Communauté Locale du Groupement Mondunga et plus précisément celle de la localité Ngalé Walé où l’exploitation a lieu et là où la Société a installé son Chantier, a pris l’initiative en date du 05 décembre 2024, de confisquer 05 véhicules appartenant à la société Congo King un moyen de réclamer le dialogue, au motif qu’en termes d’une des réalisations, la société devrait construire dans le délai convenu un Centre de Santé. C’est de là que les tentatives des négociations entre la Société et la Communauté ont commencé pour finaliser de remédier tant soit peu à la crise persistante entre les parties.
Quelques temps après, l’équipe du Gouvernement Provincial de la Mongala était descendue à Ngalé pour chercher une solution palliative à la crise, malheureusement elle n’a pu trouver la solution car les habitants de Ngalé avaient refusé catégoriquement de leur remettre les clefs des véhicules confisqués. S’en est suivi de l’équipe de l’Administrateur du territoire en sa qualité de garant des Clauses Sociales de cahier des charges, accompagné d’un membre de la société civile avec qui, ils étaient descendus dans le même village en date du 11 décembre de l’année en cours pour convaincre la Communauté Locale à protéger leurs droits en usant des voies légales et non celles de violences, ce qui ne serait pas avantageux pour cette Communauté revendicatrice. En dépit de tous moyens de négociation utilisés, cette population est restée septique aux propositions de cette énième délégation composée de deux personnes en l’occurrence Monsieur Fidel MONZANGA (Administrateur du territoire de Lisala) et Monsieur Roger NZUMBU Président de l’ONG-AJBS ; structure accompagnatrice de cette communauté. Il sied de signaler que la population qui se dit avoir ras-le-bol a pour la seconde fois refusé catégoriquement de remettre les cinq clefs de véhicules confisqués paralysant ainsi les activités de la Société.
Il faut dire qu’au retour de Ngalé, le même jour, la délégation de l’Administrateur du Territoire de Lisala y compris la seconde équipe mixte composée du gouvernement provincial de la Mongala à sa tête le Gouverneur de province accompagné de quelques Membres du Comité Provincial de sécurité y compris le Président de l’Assemblée provinciale accompagné des certains Députés Provinciaux sont tous descendus le même jour et cela pour la même cause et le même objectif.
Fort malheureusement, cette fois-ci les choses ont tournées en vinaigre lorsque la délégation mixte composée du Gouvernement Provincial, Assemblée Provinciale et Comité Provincial de sécurité a fini par récupérer les cinq clefs des véhicules confisqués, c’est ainsi que l’exécutif provincial va ordonner l’arrestation sur le champ du Président des jeunes du village Ngalé Walé. En procédant ainsi, il y a eu colère excessive de la part de la Communauté Locale qui a barricadé la route et aurait tiré les coups des balles sur le cortège des Autorités Provinciales pour revendiquer la libération de leur Président arrêté sur ordre du Gouverneur de la Mongala. On nous signale également que le Président de l’Assemblée provinciale ainsi que son hôtesse seraient légèrement touchés par les coups de balles à fabrication locale.
Ayant réussi à surmonter le blocage leur monté par la population en colère, le cortège du Gouverneur a regagné Lisala Chef-lieu de la province la soirée et a remis à la disposition de l’Auditeur militaire de garnison de la Mongala le Président des jeunes du village Ngalé Walé qui selon lui serait l’auteur ou instigateur des accrochages survenus. Contrairement aux informations à notre possession, le Président des jeunes a été arrêté avant les accrochages qui ont eu lieu dans ce village et cela dès l’arrivée de l’Autorité Provinciale et avant les négociations entamées par l’équipe mixte.
L’affaire ayant été portée devant le Tribunal militaire en audience publique en chambre foraine devant la prison centrale de Lisala, l’instruction de cette affaire qui a comme unique prévenu devant la barre le Président des jeunes du village Ngalé Walé, poursuit jusqu’alors son instruction juridictionnelle sur laquelle le Président du Tribunal militaire a exigé la comparution nécessaire des témoins où renseignant afin d’éclairer la lanterne du tribunal. Ce qui a retenu notre attention est la manière selon laquelle l’Administrateur du territoire qui était convoqué par le même tribunal en qualité de renseignant sera arrêté immédiatement sur ordre de l’Auditeur militaire et acheminé dans le cachot de l’auditorat avant d’être transféré à la prison centrale de Lisala pour finir à la prison militaire d’Angenga d’où il croupit jusqu’au jour d’aujourd’hui ; alors que la mission qu’il était allé avec le membre de la société civile à Ngalé Walé n’était autre que celle de tenter de récupérer les cinq clefs des véhicules de la société confisqués par la communauté.
Saisi de la situation sur les troubles qui ont eu lieu à Ngalé Walé en date du 11 décembre de l’année en cours ; les Réseaux des défenseurs des droits de l’homme et de l’environnement a convoqué une réunion extraordinaire qui a eu comme objectif « d’examiner la situation du non-respect de la clause sociale entre la communauté du groupement Mondunga et la société Congo King ainsi que la poursuite judiciaire initiée par le gouverneur de province contre le président Roger NZUMBU ». Au menu de ces échanges, tous les acteurs de la société civile ont déploré l’arrestation de l’Administrateur du Territoire pour le simple fait qui s’était rendu à Ngalé Walé accompagné d’un membre de la Société Civile pour chercher à récupérer les clefs des véhicules.
Les participants de cette réunion ont émis le vœu de constituer une équipe mixte composé des membres de la société civile et un représentant de l’Assemblée provincial mais aussi un délégué de l’exécutif provincial qui descendront dans un futur proche pour récolter les informations en vue de mieux cerner la cause principale de ce trouble qui a eu lieu à Ngalé Walé en date du 11 décembre 2024 en vue de mieux éclairer la lanterne du juge dans cette affaire en cours d’instruction en chambre foraine devant le tribunal militaire de garnison de la Mongala.
Les Réseaux des Droits de l’Homme et de l’environnement suit de très près l’évolution de ce dossier où les menaces seraient à l’encontre du Président de l’AJBS au motif qu’il avait effectué une descente ensemble avec l’Administrateur du Territoire de Lisala dans le village cité ci-haut non pas pour demander la restitution de clefs des véhicules saisi mais d’inciter la population afin d’agresser le gouverneur.
AJBS tient à informer par la même occasion toutes les organisations nationales et internationales qui militent pour les droits humains et la gestion durable des ressources forestières du Bassin du Congo ainsi que les autorités et les partenaires techniques et financiers de la RDC, chacun en ce qui le concerne ; de bien vouloir s’impliquer et suivre avec attention le déroulement dudit procès en chambre foraine devant le tribunal militaire garnison de la Mongala afin qu’aucune interférence, influence politique ni de règlement de compte puisse s’observer et produire d’effets lors dudit procès et que justice pure soit prononcée. Et de veiller au respect des dispositions règlementaires pertinentes des Arrêtés Ministériel 028 et 072 fixant les modèles de contrat de concession d’exploitation des produits forestiers et de cahier des charges y afférant.
Roger NZUMBU